Mythes de base sur l’immigration

A day without immigrants, May 1, 2006. Descrip...

A day without immigrants, May 1, 2006.

Mitos fundamentales sobre la inmigración (Spanish) 

Cinq mythes de base sur l’immigration : déconstruction

Jorge Majfud

Translated by  Alain Caillat-Grenier

Edited by  Fausto Giudice فاوستو جيوديشي

Dans la plupart des pays et à travers différentes époques, les classes les plus conservatrices se sont toujours situées aux extrémités de la pyramide sociale. Aux USA la rhétorique conservatrice s’est employée à capter une partie des couches les plus basses de la société, non pas en diminuant les impôts des riches (pour cela, il y a l’idéologie du «trickle down»*) mais en créant le démon de l’immigrant illégal. Rien de plus efficace pour canaliser les frustrations des populations défavorisées, que de fabriquer  des ennemis tribaux au sein même de leur classe sociale.

Ainsi, en Arizona et en Géorgie, des lois ont été votées qui criminalisent «les sans-papiers», incitant de nombreux travailleurs «illégaux» à fuir d’un État à l’autre. Cela a entraîné chez les petits et moyens entrepreneurs une pénurie de main d’œuvre, notamment dans les secteurs de la construction et surtout de l’agriculture où l’on manque de bras pour les récoltes. Sur la seule côte ouest, plus de cent mille emplois de travailleurs agricoles saisonniers pour les récoltes n’ont pas trouvé preneurs. Bien sûr, il faut travailler sans climatisation !

De nombreuses études (ex. Damian Stanley et Peter Sokol-Hessner, NYU; Mahzarin Banaji, Harvard Univ., etc..) ont démontré que la peur de l’autre est préhistorique et que la présentation d’images de différents faciès provoque des réactions négatives, même chez l’individu le plus pacifique.

 Cependant, ceux d’entre nous qui croient en l’existence d’une certaine évolution chez l’être humain, ne se feront pas les chantres d’un comportement millénaire au seul prétexte qu’il est millénaire. Nous concevons que l’amour, la haine, la peur ou la solidarité sont des émotions irréductibles, non quantifiables par principe ou définition et vraisemblablement immanentes à tous les êtres humains au cours de l’histoire. Mais cette persistance ne devrait en principe pas se retrouver dans les formes sous lesquelles les individus et les sociétés établissent des relations pour se développer et évoluer.

 Si la notion de progrès historique n’est pas forcément intrinsèque à chacun de nous (un Tibétain du Ve siècle pouvait être socialement et moralement plus évolué que certains individus vivant aujourd’hui à Río ou à Philadelphie), nous pouvons en revanche espérer que ce progrès existe dans une société qui se donne la capacité de mettre à profit sa propre expérience historique et celle acquise hors de sa structure sociale. Si le mensonge, l’exploitation, les hiérarchies sociales et politiques se retrouvent chez les primates (Frans de Waal, etc..), ce n’est pas l’indice que ces structures (culturelles) ne peuvent pas être dépassées, mais exactement le contraire, si l’on s’attache à distinguer ce qui différencie les hommes de l’orang-outang.

Dans la problématique de l’immigration, ces éléments primitifs jouent inévitablement, bien que maquillés par des rhétoriques chargées de préceptes idéologiques dépourvus de la moindre rationalité. Par conséquent ce sont des mythes, des croyances indiscutables (donc, des réalités), qui dans des groupes déterminés, font l’objet de  réitérations, surtout médiatiques.

Mythe I : Les immigrés font monter la criminalité

Faux. Diverses études de différentes universités (Robert Sampson, Harvard University; Daniel Mears, Floride State University; ; Public Policy Institute of California , PPIC, etc..) ont clairement démontré qu’une augmentation de l’immigration est suivie d’une baisse de la criminalité. On a également observé que la première génération d’immigrés est moins encline à la violence que la troisième et ce malgré les grandes difficultés économiques auxquelles cette première génération a généralement été exposée. Concernant l’immigration latine, il peut sembler paradoxal que son niveau de violence soit inversement proportionnel à la violence brutale rencontrée dans les sociétés dont sont originaires ces immigrants. Mais cette contradiction apparente est évidemment très facilement explicable.

Mythe II: Les immigrés prennent le travail des nationaux

Faux. Dans tous les pays du monde on a toujours eu recours à une minorité fragilisée pour évacuer  toutes les frustrations engendrées par les crises. Aux USA certains chômeurs peuvent accuser les immigrants illégaux de prendre leur travail; ce comportement démontre une faible capacité d’analyse, si ce n’est de la mauvaise foi : il est en effet préférable de rester chez soi ou d’aller dans un restaurant avec l’argent de l’État, plutôt que de travailler à des tâches ingrates, que seuls les pauvres (les riches n’émigrent pas) immigrants acceptent d’effectuer.

Les immigrés les plus pauvres ne parlent pas anglais (parfois, les Mexicains et les habitants de l’Amérique centrale ne parlent même pas espagnol), ne connaissent pas les lois, n’ont pas de papiers pour travailler, ils sont poursuivis ou vivent en se cachant et malgré cela, ils obtiennent du travail au détriment des «pauvres américains». Comment font-ils ?

Des études sérieuses démontrent a contrario que l’immigration aide à créer de nouveaux emplois (Gianmarco Ottaviano, Università Bocconi, Italie; Giovanni Peri, University of California). Selon une étude du Pew Research Center, l’immigration illégale latino-américaine aux USA a chuté de 22 pour cent dans les trois dernières années, sans que cela entraîne une baisse du taux de chômage. En réalité, les immigrés sans papiers représentent annuellement à eux seuls plus d’un demi-million de consommateurs.

Mythe III. Les immigrants illégaux sont une charge car ils utilisent des services publics qu’ils ne payent pas

Faux. Tout citoyen au chômage ou gagnant moins de 18.000 dollars par an, bénéficie d’un accès gratuit à l’ensemble des services médicaux et à de nombreux autres services publics ou privés, comme le logement et les retraites. Les travailleurs sans papiers ne se présentent dans  un service de santé qu’en dernière instance (The American Journal of Public Health) et souvent ils paient pour les consultations et les traitements. Nombreux sont ceux qui  ne dénoncent même pas les vols et les abus dont ils sont victimes.

Aucun camionneur ne prétendrait réaliser des bénéfices avec son véhicule sans le faire réviser de temps à autre, mais beaucoup de citoyens utilisant les services de travailleurs sans papiers, espèrent que ceux-ci n’auront jamais recours à l’hôpital, alors qu’ils leur confient habituellement les travaux les plus dangereux et insalubres.

Selon l’Académie nationale des sciences des USA, les chiffres montrent que ces immigrants apportent à l’économie nationale plus qu’ils ne lui prennent. D’après l’économiste Benjamin Powell, ces travailleurs rapporteraient 22 milliards de dollars par an et leur légalisation augmenterait facilement ce chiffre.

Le principal facteur donnant l’avantage aux USA sur les autres économies développées (y compris la Chine émergente) réside dans son potentiel toujours important de jeunes travailleurs, lequel se maintient en grande partie grâce au taux élevé de natalité dans la population hispanophone et dans les populations immigrées en général, sans lesquelles des programmes comme le Social Securityseraient insoutenables dans un proche avenir.

Mythe IV. Les sans-papiers ne payent pas d’impôts

Faux. Les sans-papiers paient des impôts directs ou indirects, sous diverses formes. Selon les calculs effectués sur les dernières années, chaque immigrant illégal paie des milliers de dollars en impôts, beaucoup plus que nombre de citoyens inactifs. Au total, la Social Security reçoit plus de 9 milliards de dollars par an de ces contribuables, qui ne réclameront probablement jamais de remboursement sous forme de retraites ou autres avantages. Actuellement, des centaines de milliards de dollars sont fournis par des travailleurs fantômes (Eduardo Porter, New York Times; William Ford, Middle Tennessee State University; Marcelo Suárez-Orozco, New York University).

Mythe V. Les immigrants illégaux peuvent exercer  un pouvoir réel en tant que groupe

Faux. Les immigrants non naturalisés, surtout les illégaux, ne votent dans aucune élection. Dans beaucoup de cas ils ne peuvent même pas voter dans les élections de leurs pays d’origine, bien que les millions représentés par leurs transferts d’argent n’aient jamais été rejetés, ni méprisés.

Le slogan «latinos unidos» est une bonne affaire pour les grandes chaînes de médias hispanophones aux USA, mais cette union est très relative. Bien que les  «non hispaniques», puissent avoir le sentiment de l’existence d’une «hispanité», il ne fait aucun doute que les rivalités, les rancœurs et le chauvinisme sournois resurgissent dès que l’autre «non-hispanique», disparaît de l’horizon tribal. De même, dans certains cas, les statuts légaux et idéologiques sont radicalement inconciliables. Il suffit de constater la différence de statut entre un travailleur mexicain illégal et un balsero (boat people) cubain en protégé par loi.

Note

La théorie du ruissellement (traduction de l’anglais «trickle down theory») est une théorie économique d’inspiration libérale selon laquelle, sauf destruction ou thésaurisation (accumulation de monnaie), les revenus des individus les plus riches sont in fine réinjectés dans l’économie, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l’investissement (notamment via l’épargne), contribuant ainsi, directement ou indirectement, à l’activité économique générale et à l’emploi dans le reste de la société. Cette théorie est notamment avancée pour défendre l’idée que les réduction d’impôt y compris pour les hauts revenus ont un effet bénéfique pour l’économie globale. L’image utilisée est celle des cours d’eau qui ne s’accumulent pas au sommet d’une montagne mais ruissellent vers la base.(wikipedia)


Courtesy of Tlaxcala


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Mitos fundamentales sobre la inmigración

Mythes de base sur l’immigration (French)

 

Seis mitos fundamentales sobre la inmigración

 

En casi todos los países y a lo largo de diferentes épocas, las clases más conservadoras han estado siempre en los extremos de la pirámide social. En Estados Unidos la retórica conservadora ha logrado captar parte de los sectores de los extractos más bajos de la sociedad, no recurriendo a liberar a los ricos de impuestos (para esto está la ideología del “trickle down”) sino creando el demonio del inmigrante ilegal. No hay nada mejor para canalizar las frustraciones de las clases más bajas que crear enemigos tribales dentro de la misma clase.

Así se han aprobando leyes como en Arizona y en Georgia, que criminalizan a “los sin papeles”, lo que ha provocado la fuga de muchos trabajadores indocumentados de un estado a otro. Como resultado, los pequeños y medianos empresarios del área de la construcción y sobre todo de la actividad agrícola se quejan que no hay brazos para levantar las cosechas. Solo en la costa oeste los puestos de recolectores sin ocupar superan los cientos de miles. Claro, hay que trabajar sin aire acondicionado.

Innumerables estudios (ej. Damian Stanley y Peter Sokol-Hessner, NYU; Mahzarin Banaji, Harvard Univ., etc.) han demostrado que el miedo al otro es prehistórico y provoca reacciones negativas hasta en la persona más pacífica cuando se le presentan diferentes imágenes de diferentes rostros. No obstante, aquellos que entendemos que existe cierto grado de evolución humana, no defendemos un rasgo milenario por el sólo hecho de ser milenario. Podemos asumir que el amor y el odio, el temor y la solidaridad, como lo sugieren las mayores obras de arte, son emociones irreductibles, no cuantificables por principio y definición, y seguramente inmanentes a todos los seres humanos a lo largo de la historia. Pero no las formas en que los individuos y las sociedades se relacionan para desarrollarse y evolucionar. Si no hay progreso histórico en cada individuo (cualquier tibetano del siglo V puede ser social y moralmente superior a un habitante contemporáneo de Rio o Filadelfia), en cambio podemos esperar que sí lo haya en una sociedad dada que es capaz de aprovechar la experiencia histórica, propia y ajena. Si en los primates existe la mentira, la explotación y las jerarquías sociales y políticas (Frans de Waal, etc.), ello no es un indicio de que estas estructuras (culturales) sean insuperables sino, a juzgar por las diferencias entre algunos hombres y un orangután, todo lo contrario. Al menos que los conservadores propongan a los monos como pruebas, no de una posible evolución sino de la imposibilidad de evolucionar.

En la problemática de la inmigración inevitablemente juegan estos elementos primitivos, aunque maquillados con retóricas cargadas de preceptos ideológicos sin una racionalidad mínima. Por lo tanto son mitos, creencias indiscutibles (es decir, realidades) para determinados grupos, producto de repeticiones, sobre todo mediáticas.

Más allá de que nunca apoyamos ni apoyaremos la opción de una inmigración ilegal, el punto central aquí es analizar la realidad instaurada.

 

Mito I: Con los inmigrantes aumenta la criminalidad

Falso. Diferentes estudios de diferentes universidades (Robert Sampson, Harvard University; Daniel Mears, Florida State University; Public Policy Institute of California, PPIC, etc.) han demostrado claramente que a un incremento de la inmigración sigue un descenso de la criminalidad. También se ha observado que sobre todo la primera generación de inmigrantes es menos propensa a la violencia que la tercera, muy a pesar de las mayores necesidades económica que suele sufrir la primera generación. La relación inversa entre violencia e inmigración latina, puede resultar paradójica, considerando la violencia brutal que existe en las sociedades de las que proceden estos inmigrantes. Paradoja que, como toda paradoja, es apenas una contradicción aparente con una lógica interna; obviamente, muy fácil de explicar.

Mito II: Los inmigrantes le quitan los trabajos a los nacionales

Falso. En todos los países del mundo siempre se ha buscado a alguna minoría débil para descargar todas las frustraciones de cada crisis. En Estados Unidos algunos desempleados se quejan de que los inmigrantes ilegales les quitan los trabajos, lo cual resulta una muestra de época inteligencia y probablemente de mala fe: es mejor quedare en casa o salir a comer a un restaurante con el dinero del Estado que ir a hacer trabajos duros que sólo aquellos inmigrantes pobres (los ricos no emigran) son capaces de hacer.

Los inmigrantes más pobres no hablan inglés (en ocasiones, los mexicanos y centroamericanos ni siquiera hablan español), no conocen las leyes, no tienen papeles para trabajar, son perseguidos o viven escondiéndose y aún así consiguen trabajos que los “pobres americanos” no pueden conseguir. ¿Cómo hacen?

Por el contrario, estudios serios demuestran que la inmigración ayuda a crear nuevos puestos de trabajo (Gianmarco Ottaviano, Università Bocconi, Italia; Giovanni Peri, University of California). Según un estudio de Pew Research Center, en los tres últimos años la inmigración ilegal latinoamericana a Estados Unidos ha caído 22 por ciento, sin que esto haya significado un descenso de la tasa de desempleo. De hecho, sólo los inmigrantes indocumentados aportan más de medio millón de consumidores al año.

Mito IV. Los inmigrantes ilegales son una carga porque usan servicios públicos que no pagan.

Falso. Cualquier ciudadano desocupado o que gane menos de 18.000 dólares anuales hace uso gratuito de cualquier servicio médico y de muchos otros servicios públicos y privados, como vivienda y pensiones. Los trabajadores sin papeles acuden a un servicio sanitario en última instancia (The American Journal of Public Health) y en muchos casos pagan por consultas y tratamientos. Muchos ni siquiera denuncian robos y abusos. Ningún camionero pretendería lucrar con su máquina sin llevarla alguna vez al mecánico, pero muchos ciudadanos que se benefician de los trabajadores indocumentados esperan que éstos nunca acudan a un hospital, a pesar de que los trabajos que hacen suelen ser los más peligrosos e insalubres.

Según la National Academy of the Sciences de Estados Unidos, los números muestran que estos inmigrantes aportan más de lo que toman de la economía nacional. Según el economista Benjamin Powell, estos trabajadores aportan 22 billones de dólares anuales y su legalización fácilmente aumentaría esa cifra.

En términos globales, el principal factor que pone en ventaja a Estados Unidos con respecto a las demás economías desarrolladas (incluida la emergente China) radica en su todavía alta tasa de trabajadores jóvenes, en gran medida debido a la alta tasa de natalidad entre la población hispana y a la inmigración misma, sin la cual programas como el Social Security serían insostenibles en un futuro cercano.

Mito V. Los indocumentados no pagan impuestos.

Falso. Los indocumentados pagan impuestos de muchas formas, directas o indirectas. Según cálculos de los últimos años, cada inmigrante ilegal paga miles de dólares en impuestos, mucho más que muchos ciudadanos inactivos. En total, el Social Security recibe más de 9 billones de dólares anuales de estos contribuyentes que probablemente nunca reclamarán ninguna devolución en forma de pensiones o beneficios. Actualmente hay cientos de billones de dólares aportados por trabajadores fantasmas (Eduardo Porter, New York Times; William Ford, Middle Tennessee State University; Marcelo Suárez-Orozco, New York University).

Mito VI: Los inmigrantes ilegales tienen poder corporativo.

Falso. Los inmigrantes no nacionalizados, sobre todo los ilegales, no votan en ninguna elección. En muchos casos ni siquiera pueden votar en las elecciones de sus países de origen, aunque sus millonarias remesas nunca han sido rechazadas ni despreciadas.

El slogan de “latinos unidos” es un buen negocio para las grandes cadenas de medios hispanos en Estados Unidos, pero esta unión es muy relativa. Aunque hay un sentimiento de “hispanidad” dentro de cualquier mundo “no hispano”, lo cierto es que las rivalidades, rencores y chauvinismos solapados surgen apenas “el otro no hispano” desaparece del horizonte tribal. También los estatus legales e ideológicos son, en casos, radicalmente inconciliables. Basta con considerar un trabajador mexicano ilegal y un balsero cubano, protegido por ley.

Jorge Majfud

majfud.org

Julio 2011, Jacksonville University

Gara (España)

Claridad (Puerto Rico)

Milenio , II (Mexico)

La Republica (Uruguay)

Mitos fundamentales sobre la inmigración

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