La historia prueba que si el fascismo europeo siempre sufrió de un fuerte complejo de superioridad, el fascismo del Sur global siempre sufrió de un fuerte complejo de inferioridad. Los fascistas europeos y estadounidenses fueron nacionalistas y conservadores, mientras los de África y América latina, desde Porfirio Días, Trujillo, Somoza, Ubico, Pinochet, Videla, Castelo Branco, Mobutu Sese Seko, Blaise Compaoré y varias decenas más fueron liberales (sólo en la economía) y entreguistas.
Siempre llegaron al poder no por una revolución sino por «la mano invisible del mercado», es decir, de la mano visible e invisible los imperios de turno.
Todos los fascismos, sin embargo, los del Norte y los del Sur, tenían y tienen algo en común: esa docilidad y obediencia incondicional con los de arriba y ese odio sádico e irrecuperable por los de abajo. El fasismo no es una ideología; es un estado mental.
Como los esclavitas negreros del pasado, todos le cantaron a la libertad en los cuarteles, en las iglesias, en los penthouses de las corporaciones y los bancos privados. Todos le cantaron a la libertad de los de arriba, la libertad del selecto club de «la gente de bien» que se abraza a símbolos patrios y canta el himno nacional con la mano en el corazón. Esa misma gente que ama a sus países con pasión y odia a la gente que vive en él–con pasión aún.
Porque el fasismo no es una ideología; es un estado mental y, a veces, se cura con más eduación, más cultura y una buena alimentación.
jorge majfud, agosto 2023.
Deux façons d’être fasciste
par Jorge Majfud *
L’histoire prouve que si le fascisme européen a toujours souffert d’un fort complexe de supériorité, le fascisme du Sud a toujours souffert d’un fort complexe d’infériorité. Les fascistes européens et étasuniens étaient nationalistes et conservateurs, tandis que ceux d’Afrique et d’Amérique Latine, de Porfirio Dias, Trujillo, Somoza, Ubico, Pinochet, Videla, Castelo Branco, Mobutu Sese Seko, Blaise Compaoré et des dizaines d’autres, étaient libéraux (uniquement en économie) et faisaient cadeaux des richesses naturelles.
Ils sont toujours arrivés au pouvoir non pas par la révolution mais grâce à « la main invisible du marché », c’est-à-dire par la main visible et invisible des empires de l’époque.
Mais tous les fascismes, ceux du Nord comme ceux du Sud, ont eu et ont un point commun : cette docilité et cette obéissance inconditionnelle à ceux qui sont au sommet et cette haine sadique et irrémédiable pour ceux qui sont au bas de l’échelle. Le fascisme n’est pas une idéologie, c’est un état d’esprit.
Comme les esclavagistes du passé, ils ont tous chanté la liberté dans les casernes, dans les églises, dans les penthouses des entreprises et des banques privées. Ils ont tous chanté la liberté de ceux qui sont au sommet, la liberté du club restreint des « gens biens » qui embrassent les symboles patriotiques et chantent l’hymne national la main sur le cœur. Ces mêmes personnes qui aiment leur pays avec passion et détestent les gens qui y vivent – avec passion encore.
Parce que le fascisme n’est pas une idéologie, c’est un état d’esprit, et parfois il peut être soigné avec plus d’éducation, plus de culture et un bon régime alimentaire.
Jorge Majfud*
Traduit de l’espagnol pour El Correo de la Diáspora par : Estelle et Carlos Debiasi
París, 18 de agosto de 2023

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