La generación del silencio

A cuarenta años del golpe.

La generación del silencio

A los tres años subí a la torre de control del cuartel de Rivera, Uruguay, y toqué las alarmas. Al grito de “se escapan los tupas” se desplegaron los militares hasta que me descubrieron y me gritaron “¡Bajate de ahí, hijo de una gran puta!”. Esto lo recuerdo bien. No recuerdo, como decía mi abuela y lo repetían otros, que me bajé enojado y el milico me llevó arrastrando de un brazo.

Eso fue en el año 1973. Antes había conocido la cárcel de Salto y por último la de Libertad, con motivo de las visitas que mi familia le hacía a mi abuelo, Ursino Albernaz, “el León pelado”, el viejo rebelde, la oveja negra de una familia de campesinos conservadores. Según diversos testimonios, el viejo fue detenido por darles de comer en su granja a unos tupamaros prófugos. Desde entonces tuvo que aguantar todo tipo de torturas, encapuchado y golpeado por algunos de sus vecinos de poco rango; con las manos atadas por detrás, tuvo que esquivar los piñazos del ahora célebre capitán Nino Gavazzo, a quien hasta los servicios de inteligencia de Estados Unidos (con un historial vergonzoso en las dictaduras de la época) impidieron su ingreso al país calificándolo de “borracho bocón” cuando se supo de la amenaza contra la vida del congresista estadounidense Edward Koch.

De esos cursos en el infierno, mi abuelo salió con una rodilla reventada y algunos golpes que no fueron tan demoledores como los que debió sufrir su hijo menor, Caíto, muerto antes de ver el final de lo que él llamaba “tiempos oscuros”.

En la cárcel de Libertad (la más famosa cárcel de presos políticos se llamaba así porque estaba en un pueblo del mismo nombre, no por la incurable ironía rioplatense), el tío Caíto le confesó a su madre que había sido allí, en la cárcel, donde se había convertido en aquello por lo cual estaba preso. Siempre hablaban a través de un vidrio. Luego seguíamos los niños por otra puerta y salíamos a un patio tiernamente equipado con juegos infantiles. Allí estaba el tío, con su bigote grueso y su eterna sonrisa. Su incipiente calvicie y sus preguntas infantiles. A mí me elegían siempre para memorizar los largos mensajes que todavía recuerdo, ya que desde entonces perdí la generosa capacidad de olvidar. Entre los niños hamacándose y tirándose de los toboganes, yo me acercaba al tío y le decía, en voz muy baja para que no me escuchara el guardia que caminaba por allí, el mensaje que tenía.

El tío había sido torturado con diferentes técnicas: en Tacuarembó lo habían sumergido repetidas veces en un arroyo, lo habían arrastrado por un campo lleno de espinas. Lo habían encerrado en un calabozo y, mostrándole una riñonera ensangrentada, le habían informado que lo iban a castrar al día siguiente, razón por la cual había pasado aquella noche intentando esconder sus testículos en el vientre hasta reventar. Al día siguiente no lo castraron, pero le dijeron a su esposa que ya lo habían hecho, por lo cual su flamante esposo ya no le iba a servir ni de esposo ni de padre para sus hijos.

La tía Marta volvió al campo de sus suegros y se pegó un tiro en el pecho. Mi hermano y yo estábamos ese día de 1973 en aquella casa del campo, en Tacuarembó, jugando en el patio al lado de una carreta. Cuando oímos el disparo fuimos a ver qué ocurría. La tía Marta estaba tendida en una cama y una mancha cubría su pecho. Luego entraron personas que no puedo identificar a tanta distancia y nos obligaron a salir de allí. Mi hermano mayor tenía seis años y comenzó a preguntarse: “¿Para qué nacemos si tenemos que morir?”. La abuela Joaquina, que era una inquebrantable cristiana a la que nunca vi en iglesia alguna, dijo que la muerte no es algo definitivo, sino sólo un paso al cielo. Excepto para quienes se quitan la vida.

–¿Entonces la tía Marta no irá al cielo?

–Tal vez no –contestaba mi abuela–, aunque eso nadie lo sabe.

El tío Caíto murió poco después de salir de Libertad, en 1983, casi diez años más tarde, cuando tenía 39. Estaba enfermo del corazón. Murió por esta razón o por un inexplicable accidente en su moto, una noche, en un solitario camino de tierra, en medio del campo.

Ninguno fue un desaparecido. Ninguno murió en una sesión de tortura. Como muchos, fueron simplemente destruidos por un sistema y por una cultura de la barbarie.

El resto, aquellos niños que fuimos, seguiremos de alguna forma vinculados con esa barbarie hasta nuestras muertes. Nos queda, sin embargo, la posibilidad de ejercitar nuestra libertad de conciencia y hacer algo con todo ese estiércol, como un agricultor que abona un suelo en procura de algo más bello y productivo.

El 27 de julio de 1973 tuvo lugar el golpe de Estado cívico-militar que duró hasta 1985 y que precedió al golpe en Chile el 11 de setiembre y el de Argentina tres años después.

* Escritor. Jacksonville University.

Pagina/12 (Argentina)

Milenio (Mexico)

 Jorge Majfud’s books at Amazon>>

 

40 ans après le coup d’Etat en Uruguay, la génération du silence.

par Jorge Majfud *

 

Toutes les versions de cet article : [Español] [français]

A trois ans je suis monté sur la tour de contrôle de la caserne Rivera, en Uruguay, et j’ai déclenché les alarmes. Au cri de « les tupas s’échappent », les militaires se sont déployés jusqu’à ce qu’ils m’aient découvert et m’ont crié « Descends de là, fils de grande pute ! ». Ceci je m’en rappelle bien. En revanche je ne me souvient pas , ce que racontait ma grand-mère et d’autres le répétaient, que je suis descendu fâché et que le milico m’a traîné par un bras.

Cela se passait durant l’année 1973. J’avais connu auparavant la prison de Salto et finalement celle de Libertad, à l’occasion des visites que ma famille faisait à mon grand-père, Ursino Albernaz, « le Lion chauve », le vieux rebelle, la brebis galeuse d’une famille de paysans conservateurs. Selon divers témoignages, le vieux a été arrêté pour avoir donné à manger dans sa ferme agricole à des tupamaros en cavale. Dès lors il a dû supporter tout type de tortures, cagoulé et frappé par certains de ses voisins de peu de rang ; avec les mains attachées par derrière, il a dû éviter les pains du désormais célèbre capitaine Nino Gavazzo, que même les services d’intelligence des Etats-Unis d’Amérique (qui ont un historique honteux dans les dictatures de l’époque) ont empêché d’entrer dans le pays en le qualifiant « d’ivrogne parleur » quand on fut au courant de sa menace contre la vie du parlementaire US Edward Koch.

De ces cours dans l’enfer, mon grand-père est sorti avec un genou éclaté et quelques coups qui n’ont pas été aussi démolisseurs que ceux dont a dû souffrir son fils cadet, Caíto, mort avant de voir la fin de ce qu’il appelait des « temps obscurs ».

Dans la prison Libertad (la plus célèbre maison d’arrêt de prisonniers politiques se nommait ainsi parce qu’elle était dans une petite ville du même nom, et non à cause de l’incurable ironie du Rio de la Plata), l’oncle Caíto a confessé à sa mère qu’il avait été là, dans cette prison, où il avait été transformé en ce pourquoi il avait été emprisonné. Ils parlaient toujours à travers une vitre. Ensuite nous les enfants arrivions par une autre porte et sortions dans une cour « gentiment » équipée de jeux pour enfants. Là, se trouvait l’oncle, avec sa moustache lourde et son éternel sourire. Sa calvitie naissante et ses questions puériles. Ils me choisissaient toujours pour mémoriser les messages longs dont je me souviens encore, puisque depuis lors j’ai perdu la généreuse capacité d’oublier. Entre les enfants se balançant et se jetant des toboggans, je m’approchais de l’oncle et lui disait, à voix très basse pour que le garde qui marchait près ne l’écoute pas, le message que j’avais.

L’oncle avait été torturé avec différentes techniques : dans la ville de Tacuarembó ils l’avaient submergé de façon répétée dans un cours d’eau, ils l’avaient traîné par un champ plein d’épines. Ils l’avaient enfermé dans un cachot et, en lui montrant un sac banane ensanglantée, ils l’avaient informé qu’ils allaient le châtrer le jour suivant, raison pour laquelle il avait passé la nuit à essayer de dissimuler ses testicules dans le ventre jusqu’à les éclater. Au jour suivant ils ne l’ont pas châtré, mais ils ont dit à son épouse qu’ils l’avaient fait, et qu’ainsi son conjoint flambant neuf n’allait déjà plus lui servir ni de conjoint, ni de père pour ses enfants.

Tante Marte est retournée au domaine de ses beaux-pères et s’est tiré un coup de feu dans la poitrine. Mon frère et moi, ce jour de 1973 dans cette maison du domaine, à Tacuarembó, jouions dans la cour à côté d’une charrette. Quand nous avons entendu le coup, nous sommes allés voir ce qu’il se passait. Tante Marte était allongée sur un lit et une tache couvrait sa poitrine. Sont ensuite entrées des personnes que je ne peux pas identifier à tant de distance et qui nous ont obligé à nous sortir de là. Mon frère plus grand, il avait six ans a commencé à se demander : « Pourquoi naissions-nous si nous devons mourir ? ». La grand-mère Joaquina, qui était une chrétienne inébranlable que je n’ai jamais vue dans aucune église, a dit que la mort n’est pas quelque chose de définitif, mais seulement un pas vers le ciel. Excepté pour ceux qui se suicident.

– Alors tante Marte n’ira pas au ciel ?

– Peut-être pas –répondait ma grand-mère, bien que cela personne ne le sait.

L’oncle Caíto est mort peu après être sorti de Libertad, en 1983, presque dix ans plus tard, quand il avait 39. Il était malade du cœur. Il est mort pour cette raison ou par un accident inexplicable sur sa moto, une nuit, sur un chemin de terre isolé, au milieu de la campagne.

Aucun n’a été un disparu. Aucun n’est mort lors d’une session de torture. Comme beaucoup, ils ont été simplement détruits par un système et par une culture de la barbarie.

Le reste, ces enfants que nous avons été, nous continueront d’une certaine manière liés à cette barbarie jusqu’à nos morts. Il nous reste, toutefois, la possibilité d’exercer notre liberté de conscience et de faire quelque chose avec tout ce fumier, comme un agriculteur qui abonde un sol dans à la recherche de quelque chose de plus beau et productif.

Le 27 juillet 1973 eut lieu le coup d’État civil-militaire qui a duré jusqu’à 1985 et qui a précédé le coup d’Etat au Chili le 11 septembre et celui de l’Argentine trois ans après.

Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

El Correo. Paris, le 27 juin 2013.

 

Jorge Majfud’s books at Amazon>>

Tristes memórias da ditadura uruguaia. A geração do silêncio

 

Após narrar fatos vivenciados no contexto da ditadura uruguaia, com marcas profundas em seu ser, o escritor Jorge Majfud reconhece que aquilo que resta dessas terríveis experiências de torturas e de traumas é “a possibilidade de exercitar nossa liberdade de consciência e de fazer algo com todo esse estrume, como um agricultor que aduba um terreno em busca de algo mais belo e produtivo”. O artigo é publicado no jornal Página/12, 27-06-2013. A tradução é do Cepat.

Eis o artigo.

Aos três anos, subi à torre de controle do quartel de Rivera, Uruguai, e disparei os alarmes. Sob o grito de “estão fugindo os tupas” (tupamaros), agitaram-se os militares, até que me descobriram e gritaram: “Desça daí, filho de uma grande puta!”. Recordo-me bem disto. Não me lembro, da forma como dizia minha avó e outros repetiam, que desci irritado e que o milico me arrastou pelo braço.

Esse foi o ano de 1973. Antes, havia conhecido a prisão de Salto e, por último, a de Libertad, em razão das visitas que minha família fazia para meu avô, Ursino Albernaz, “o Leão pelado”, o velho rebelde, a ovelha negra de uma família de camponeses conservadores. Segundo diversos testemunhos, o velho foi detido por ter dado comida, em sua fazenda, para alguns tupamaros fugitivos. Desde então, precisou aguentar todos os tipos de torturas, encapuzado e golpeado por alguns de seus vizinhos de baixa categoria. Com as mãos presas para trás, teve que evitar os golpes do agora célebre capitão Nino Gavazzo, a quem até os serviços de inteligência dos Estados Unidos (com um histórico vergonhoso nas ditaduras da época) impediram de entrar no país, qualificando-o como “bêbado charlatão”, quando se soube da ameaça contra a vida do congressista estadunidense Edward Koch.

Desses momentos no inferno, meu avô saiu com um joelho arrebentado e com alguns golpes que não foram tão demolidores, como aqueles sofridos pelo seu filho mais novo, Caíto, morto antes de ver o final do que ele chamava “tempos obscuros”.

Na prisão de Libertad (a mais famosa prisão de políticos se chamava assim porque ficava num povoado como o mesmo nome, não pela incurável ironia rio-platense), o tio Caíto confessou para sua mãe que havia sido ali, na prisão, que tinha se convertido naquele pelo qual estava preso. Sempre conversavam através de um vidro. Em seguida, nós, as crianças, íamos por outra porta e chegávamos a um pátio ternamente equipado com jogos infantis. Ali estava o tio, com seu bigode grosso e seu eterno sorriso. Com sua incipiente calvície e suas perguntas infantis. Sempre me escolhiam para memorizar as longas mensagens que ainda me lembro, já que, desde então, perdi a generosa capacidade de esquecer. Entre as crianças, nos escorregadores, eu me aproximava do meu tio e dizia-lhe, com a voz muito baixa, para que o guarda que caminhava por ali não me escutasse, a mensagem que tinha.

O tio havia sido torturado com diferentes técnicas. Em Tacuarembó, haviam-lhe afogado repetidas vezes em um córrego, arrastando-lhe por um campo cheio de espinhos. Fecharam-lhe num calabouço e, mostrando-lhe uma bolsa ensanguentada, informaram-lhe que iriam lhe castrar no dia seguinte, razão pela qual passou aquela noite tentando esconder seus testículos no ventre até arrebentar. No dia seguinte, não o castraram, mas disseram para sua esposa que já haviam feito isto, razão pela qual seu flamejante esposo já não lhe serviria como esposo, nem como pai para seus filhos.

A tia Marta voltou para a fazenda de seus sogros e deu um tiro no peito. Nesse dia de 1973, meu irmão e eu estávamos naquela casa de campo, em Tacuarembó, jogando no pátio ao lado de uma carroça. Quando ouvimos o disparo, fomos ver o que aconteceu. A tia Marta estava estendida numa cama e uma mancha cobria seu peito. Em seguida, entraram pessoas, que não posso identificar depois de tanto tempo, e nos obrigaram a sair dali. Meu irmão mais velho tinha seis anos e começou a se perguntar: “Para que nascemos, se temos que morrer?”. A avó Joaquina, que era uma inquebrantável cristã, que nunca vi em Igreja alguma, disse que a morte não é algo definitivo, mas apenas uma passagem para o céu. Exceto para aqueles que tiram a sua própria vida.

– «Então, a tia Marta não irá para o céu?»

– «Talvez, não – respondia minha avó -, apesar de que ninguém sabe».

O tio Caíto morreu pouco depois de sair da prisão Libertad, em 1983, quase dez anos mais tarde, quando tinha 39 anos. Estava doente do coração. Morreu por esta razão ou por um inexplicável acidente em sua moto, uma noite, num solitário caminho de terra, no meio do campo.

Não houve nenhum desaparecido. Nenhum morreu numa sessão de tortura. Assim como muitos, simplesmente foram destruídos por um sistema e por uma cultura da barbárie.

O restante, aquelas crianças que fomos, de alguma forma, continuaremos ligados com essa barbárie até as nossas mortes. No entanto, fica-nos a possibilidade de exercitar nossa liberdade de consciência e de fazer algo com todo esse estrume, como um agricultor que aduba um terreno em busca de algo mais belo e produtivo.

No dia 27 de junho de 1973, ocorreu o golpe de Estado civil-militar que durou até 1985 e que precedeu o golpe no Chile, do dia 11 de setembro, e o da Argentina, três anos depois.

Instituto Humanitas Unisinos (Brasil)

 Jorge Majfud’s books at Amazon>>

Anuncio publicitario

La marca país

El soylent verde y sus síntoma lingüísticos

 Publicidad (majfud) tv 4

Los países ya no son países. Ni siquiera compañías. Son productos. De ahí que últimamente se insista tanto en hablar de “la marca Grecia”, “la marca España” o “la marca México”. Mejor dicho, los grandes medios hablan de marcas en lugar de países, ya que la gente común no usa este lenguaje. No todavía, porque sabemos que es cuestión de tiempo.

Probablemente el más reciente sinceramiento lingüístico que ha inundado los grandes medios de comunicación (y que en español muchas veces son anglicismos inadvertidos por el uso sistemático) comenzó cuando se comenzó a llamar “consumidores” a los ciudadanos, cuando los derechos humanos dejaron lugar a los “derechos de los consumidores” y a las oportunidades de trabajo simplemente se los reconoció como “nichos del mercado”, primero, y “nichos” a secas, después.

A partir de la comprensible exigencia sobre “la calidad del producto” y de “un mundo más eficiente”, se fue dibujando un ser monodimensional que lógicamente abandonó otras no menos obsesivas disputas ideológicas por algo menos heroico y conformista, pero no menos peligroso, como lo es la obsesión por un nirvana llamado “éxito” que, en última instancia, se reduce a un par de números estadísticos, cuyo rey y santo es el PIB de un país. Ahora no sólo los gobiernos están obsesionados con medírsela y comparárselas con la del vecino, sino que cada “consumidor” necesita asegurarse que la sociedad anónima de consumidores que integra es capaz de realizar el milagro complementario de que los “consumidores” mantengan fuertes tasas de “producción” y “crecimiento”.

Sabemos que todo lenguaje es la expresión de muchas dimensiones materiales y existenciales, pero los poderes dominantes en cada momento son los agentes principales de su manipulación y colonización semántica (de la creación y mutación de ideoléxicos). Un lenguaje refleja y reproduce valores. Esto es fácil comprenderlo e, incluso, es relativamente muy simple probarlo en, por lo menos, la evolución que desde la Edad Media han seguido los actuales idiomas de origen europeo. Todo lo cual nos sugiere que el lenguaje, aun siendo un cuerpo vivo, es al mismo tiempo un objeto arqueológico y un instrumento de predicción. No es sólo un instrumento o un medio de comunicación sino, además, el campo de batalla de diferentes grupos sociales e históricos con valores e intereses en conflicto. Por lo tanto, también es el trofeo principal del ganador, es decir, de aquellos que ejercen un poder que, aun sin ser absoluto, es dominante por la sola razón de su diferencia.

Basta echar una mirada a Grecia o a España para comprobar cómo la naturaleza del poder social ya no se expresa de formas tan directas y visuales como en el pasado, a través de ejércitos en las calles y de gobiernos dictatoriales. Eso ya había quedado claro a finales del siglo XX. También parecía bastante claro que el poder ejercido a través de algo tan simbólico y virtual como el dinero, cada vez iba a necesitar menos de estos recursos. Por entonces, veíamos cómo organismos como el FMI y otros bancos presionaban o tomaban las decisiones por los gobiernos más débiles de America latina. Aunque sugerimos que un día estos dioses sordos serían ignorados por aquellos países que entraban en crisis, no nos imaginamos que quince años después las víctimas de la tiranía financiera serían los propios países europeos.

Estos países no sólo han perdido autonomía política y monetaria, no sólo sus gobiernos no gobiernan sino que se han reducido al rol de interlocutores, sino que hasta el más humilde ciudadano (o “consumidor”, como un hincha de fútbol que paga por su entrada pero no puede incidir en el resultado del partido más allá de unos gritos desesperados) suspira por el buen o mal humor de los índices bursátiles, de las primas de riesgo, del crecimiento del producto bruto y de la brutalidad de una tiranía del “realismo economicista” que ya no necesita presidentes militares ni exiliados ni presos políticos. En alguna medida, todos son presos financieros y los jóvenes exiliados monetarios.

Mientras termino de bosquejar estas pocas notas, escucho en la televisión española, una vez más, como al comienzo, que la huelga de infomativistas en Grecia, en solidaridad con la clausura de la televisión pública (antes las clausuras de medios en países pequeños eran hechas por gobiernos salvadores con un señor vestido de militar al estilo Fidel Castro o Rafael Videla) “es un golpe importante para la marca Grecia”.

Mientras tanto, los verdaderos tiranos, los magos del mundo de las finanzas que pueden hacer algunos billones de dólares, de euros o de bites en un sólo día, los dueños de la prosperidad, de la verdad, del realismo y de la realidad, festejan en sus castillos de cristal el sano y natural ciclo económico que lleva de crisis en crisis. Todo lo bueno que disfrutamos hoy en día se lo debemos a ellos y a su sagrado sistema de poderes. No a Arquímedes, ni a Newton, ni a Voltaire, ni a Jefferson, ni a Pasteur, ni a Martin L. King, ni a los millones de hombres y mujeres de las ciencias, de las humanidades, de las industrias, de las pequeñas o de las más innovadoras empresas. Las crisis mundiales son lo mejor que puede pasarles a estos mercaderes de carne humana. Son numerosas las pruebas (basta mirar sus balances) de que estas crisis tienen el maravilloso efecto de multiplicar sus capitales, mientras el resto de los verdaderos productores (conocidos como consumidores) financia sus inversiones con los impuestos que el maldito Estado les garantiza para proteger sus aventuras, mientras el resto pierde sus casas o endeuda a sus hijos.

Como cerdos destinados a la chacinería, primero los consumidores aprenden a ejercitar su hambre voraz. Hasta que llega la temporada de ajustes y sacrificios, y se les reclama esa carne tan preciada en los banquetes. Por algo todavía hay empresas intentando patentar el genoma humano. Todo lo que recuerda a aquella conocida película norteamericana de ciencia ficción de 1973, Soylent Green, que predecía para 2022 una catástrofe ecológica y la comercialización camuflada de carne humana bajo el aspecto de un derivado del plancton, según la propaganda, soylent verde.

Jorge Majfud

junio 2013

Milenio (Mexico)

La Gaceta (Argentina)

La Republica (Uruguay)

Naufragando entre las marcas (majfud) tv 5 Publicidad (majfud) tv 4 Publicidad (majfud) tv 3 Publicidad (majfud) tv 2 Publicidad (majfud) 1

Los hechos de la historia

Letters in stone

Alguna vez un pastor norteamericano propuso que se promulgara una ley para que en las universidades se enseñaran hechos y no teorías. El reclamo venía en alusión a la maldita teoría de la Evolución, que más de una vez se ha intentado refutar con los “hechos” decrito en algunos libros sagrados. Por supuesto que si en las universidades no se enseñaran teorias habría que empezar por cerrarlas todas. Por otra parte, aunque bien sabemos que entre un hecho y una teoria has notables diferencias, en ningún caso los hechos pueden ser apreciados o juzgados sino a travez de una teoría que, cuando es paradigmatica (sin importar que sea erronea o no) se convierte en un lente invisible desde el cual se ve el reto de la “realidad”.

No obstante hagamos una modesta observación casi complementaria de eso que llamamos “hechos” (existen multiples formas de analizar este mismo problema). Cada vez que alguien nos explica lo qué es un hecho, está ensayando una teoría o prototeoría. No basta con decir que un hecho es esa lluvia que cae en este momento porque también llueve en los sueños. Sería menos riesgozo e impreciso llamar a esa lluvia (la lluvia de la vigilia o la lluvia de los sueños, según el punto de vista de la vigilia, lcaro) percepción o fenómeno, pero comienza a ser un hecho cuando la definimos como tal.

Comencemos con una provocación: un hecho es un texto. Por ejemplo, un hecho histórico es un texto que ha olvidado que es un texto; no es un fenómeno puramente objetivo e innegable, tal como denuncia ser. Su significado está comprometido con su contexto y con un lector. Es un texto que varía según el contexto y según el resultado de las diversas luchas por el significado de la cual pueda ser objeto. Las armas de esta lucha serán la resignificación, a través de la (re)definición de los campos semánticos y de estratégicas transferencias sígnicas con sus correspondientes olvidos, con el olvido y de su propia historia. Su campo de batalla será el propio contexto. Del contexto serán tomados los signos establecidos en su búsqueda de modificar los significados de signos claves de un pensamiento.

Cuando afirmo que un hecho es un texto estoy fijando un axioma de partida. Al mismo tiempo, estoy estableciendo una identidad gramatical —usando el enlace  es— que, en realidad, significa una inclusión: un conjunto está incluido en el otro, pero no viceversa. Si bien podemos advertir que se puede cumplir la ley de reciprocidad —un texto es un hecho— advertimos que la primera expresión conlleva un significado distinto a la segunda, a su inversión semántica. El axioma un hecho es un texto es, a su vez, una metáfora, porque sólo una parte de uno puede identificarse en el otro. No son sinónimos ni se confunden. Con esta metáfora de baja figuración estamos operando una transferencia de significado. Es decir, hay algo propio de un texto que entendemos presente en un hecho. Este “algo” es, o puede ser, su carácter de objeto interpretativo y de sujeto de interpretación. Es decir, como un texto, un hecho puede ser producto de una construcción simbólica o susceptible de alteraciones perceptivas.

No obstante, la misma expresión “un hecho histórico es un texto” podemos derivarla de una idea más general: un texto es aquello que es (o puede ser) interpretado recurriendo a algo más que no es él mismo: a un contexto y a un observador que vinculará uno y otro —el texto y el contexto— en una relación de dar-y-recibir, de extraer-y-conferir significado.

Esto nos lleva a otra pregunta: ¿texto y contexto son dos categorías ontológicas diferentes o su “ser” depende de una relación semántica?

¿En qué se diferencia el texto del contexto? ¿No son acaso la misma cosa pero en una posición semántica diferente? Es decir, en una relación de dar-y-tomar significado de forma diferente?

Si tuviese que ampliar o aclarar un poco esta idea, comenzaría por precisar que aquí estoy entendiendo “texto” en su sentido amplio. En un sentido restringido, “texto” refiere sólo a un código o mensaje escrito. En un sentido más amplio, podemos decir que “texto” es, también, cualquier hecho significativo que puede ser tomado como una unidad. Por ejemplo, un saludo, una manifestación callejera, una agresión armada, etc.

No obstante, todo ello puede ser, al mismo tiempo, contexto —o parte de un contexto— que intervenga en la aportación del significado de un texto.

Desde la revolución científica de principios del siglo XX —incluso de las ciencias físicas—, el “observador” ha pasado a primer plano como parte activa del fenómeno observado. En el campo literario, este “observador” que confiere significado y modifica lo observado es el lector. El profesor Gómez-Martínez de la Universidad de Georgia, ha analizado esto bajo el nombre de “antrópico”, reconociendo un momento histórico post-posmoderno, último eslabón de la serie autor-texto-lector (Más allá de la pos-Modernidad, 1999). Como siempre, Nietzsche en el siglo XIX ya nos hablaba un poco de esto: escribió que  “the existence of innumerable interpretations of a given text to the fact that the reading is never the objective identifying of a sense but the importation of meaning into a text which has no meaning ‘in itself’” (Atkins, 28).

Para no hacerlo tan abstracto trataré de explicarme con más ejemplos. El significado de un texto escrito está comprometido, entre otras cosas, con su contexto literario. Dicho de forma gráfica, el contexto de un libro puede ser una biblioteca. Pero el contexto de una biblioteca cualquiera —una corriente literaria, una corriente de pensamiento— está, a su vez, inmersa en un contexto histórico, cultural, etc. No obstante, el contexto de un hecho histórico está conformado por otros “hechos” y por otros textos literarios, es decir, por otros textos en el sentido amplio del término.

Parece claro, entonces, que la diferencia entre texto y contexto no es una diferencia ontológica, sino que depende de la relación semántica —semiótica— que uno mantenga con el otro.

 

Jorge Majfud

 

Milenio (Mexico)

Jorge Majfud’s books at Amazon>>